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Rapports
 
Les Archives diplomatiques de Nantes

Rapport de mission aux Archives diplomatiques de Nantes, mars 2010
par Simon Imbert-Vier

L’objectif de cette mission était de consulter les archives des postes diplomatiques français en Ethiopie, l’ambassade à Addis Abeba et le consulat de Dire Dawa.

Les archives diplomatiques de Nantes (ADN)
Le centre de Nantes des archives diplomatique conserve les archives rapatriées des postes à l’étranger, y compris dans les organismes internationaux, ainsi que celles des protectorats et mandats (Maroc, Tunisie, Syrie et Liban).
Les inventaires sont hétérogènes, certains réalisés dans les postes avant l’envoi en France, d’autres, refaits, sont plus détaillés. Une partie des fonds est accessible uniquement en microfilms.
Les documents se commandent habituellement d’un jour pour le lendemain. Il est donc préférable de faire une pré-commande par téléphone avant d’arriver. Les cartons sont vérifiés manuellement avant d’être communiqués, ce qui explique en partie les délais. On m’en a refusé plusieurs par erreur, qu’il a été nécessaire d’aller négocier.

Le fonds de l’ambassade de France à Addis Abeba
Ce fonds est lacunaire. Selon l’inventaire les pertes auraient eu lieu à Paris en 1940, mais en fait les archives de l’ambassade, qui étaient à Djibouti en 1943 [1], auraient été partiellement détruites lors d’un incendie d’une aile du quai d’Orsay en en août 1944 [2].
Le fonds se compose de deux séries, l’une de 16 cartons antérieurs à la Seconde Guerre mondiale, l’autre de 62 cartons antérieurs à 1973. une troisième série que je n’ai pas regardée contient 360 articles postérieurs à cette date.
Dans la première série j’ai étudié principalement des rapports politiques sur la situation intérieure en Ethiopien entre 1909 et 1923. J’y ai également trouvé une copie de l’accord intervenu en janvier 1897 entre Léonce Lagarde et le ras Mekonen.
Dans la deuxième série se trouvent des dossiers thématiques traités par l’ambassade. Je me suis intéressé en particulier à ceux concernant les négociations frontalières de 1934, celles de 1943-1955, et le chemin de fer. Il s’agit en partie de documents vus dans d’autres fonds (Aix-en-Provence, Fontainebleau) mais s’y ajoutent des informations et des analyses supplémentaires, en particulier sur la période 1943-1946. D’autres dossiers concernent les relations avec le territoire de Djibouti et la situation intérieure de la colonie jusqu’aux années 1970. Ils apportent un éclairage complémentaire aux fonds coloniaux, en particulier sur les positions éthiopiennes et somaliennes.

Le fonds du consulat de France à Dire Dawa
Ces archives ont été extraites de celles de l’ambassade à Addis Abeba et érigées en fonds autonome, mais en fait les deux fonds restent mélangés. Celui du consulat se compose de deux versements, de 36 et 53 cartons.
Contrairement à mes espoirs, on y trouve peu de documents sur la gestion de Dire-Dawa, qui fut pourtant en partie administrée sous l’autorité du consul jusqu’au début des années 1920. J’ai cependant trouvé une belle carte des concessions en 1910.
Cette documentation montre le rôle important du consul, qui intervient dans la vie de la cité où il rend la justice pour les Européens. De nombreux dossiers décrivent la situation politique, commerciale et sociale de la ville, d’autres concernent la gestion du chemin de fer.
Plusieurs dossiers apportent des éléments nouveaux sur le « détachement de Dire Daoua », des troupes françaises stationnées en Ethiopie de 1935 à 1937. Enfin les relations avec Djibouti sont aussi abordées. La plupart des documents concernent la période antérieure à la Seconde Guerre mondiale, mais on trouve aussi des éléments sur les relations avec Djibouti dans les années 1960 et 1970, en particulier à propos des négociations sur les pâturages frontaliers et « l’estive » des militaires français à Harar.

Conclusion
Cette mission d’une semaine m’a permis de comprendre quelle documentation se trouvait dans le dépôt nantais, et m’a apporté des éléments factuels complémentaires. Les rapports politiques de l’ambassade sont aussi une source de l’histoire éthiopienne, en particulier pour la période autour de la Première Guerre mondiale, entre la mort de Ménélik et la prise du pouvoir par le ras Tafari, futur Haile Selasse.

[1ANOM, Affaires politiques, 3691, dossier « Frontière ouest (1938-1943) ».

[2ADN, Addis Abeba, B 26, lettre du 28/3/1947.

 

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